Qu’est-ce que le plasma
Le plasma est la partie liquide du sang dans laquelle circulent nos cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes). Il contient des protéines et des anticorps qui ont un intérêt thérapeutique majeur. Il s’agit notamment des immunoglobulines, des facteurs de coagulation ou encore de l’albumine.
Le plasma peut être utilisé sous forme de transfusions ou peut être transformé en médicament pour traiter des pathologies très différentes, qu’elles soient hématologiques, neurologiques, rhumatologiques ou encore dermatologiques.
Qui soigne-t-on grâce aux médicaments dérivés du plasma
L’essentiel du plasma collecté est adressé au Laboratoire français du Fractionnement et des Biotechnologies. Celui-ci va extraire les trois protéines principales du plasma (albumine, immunoglobulines et facteurs de coagulation) pour la fabrication des médicaments.
Les médicaments dérivés du plasma sont des médicaments sous forme d’injection et permettent de soigner de très nombreux patients grâce aux protéines extraites du plasma.
- Les personnes en réanimation sont soignées grâce à l’albumine (restauration du volume sanguin).
- Les personnes atteintes de déficits immunitaires et de certaines maladies auto-immunes le sont grâce aux immunoglobulines.
- Les hémophiles grâce aux facteurs de coagulation.
Parmi ces patients, ceux atteints de maladies chroniques ont des besoins fréquents : toutes les 5 semaines, voire toutes les 2 ou 3 semaines.
Les nombreuses vertus du plasma, le saviez-vous ?
- Les personnes vaccinées contre l’hépatite B ou le tétanos, ont développé des anticorps protecteurs contre ces maladies. Leur don de plasma permet de fabriquer les médicaments utilisés pour le traitement préventif des personnes exposées au tétanos ou à l’hépatite B (les nouveau-nés dont la mère est porteuse du virus, les patients hémodialysés, ceux greffés du foie,...).
- Le plasma de personnes ayant contracté le COVID aide certains malades du COVID ! Le plasma de donneurs convalescents du Covid continue d’être utilisé pour traiter des patients ayant une maladie COVID sévère sans autre alternative thérapeutique, en particulier des patients immunodéprimés tels que des greffés de moelle, ou atteints de leucémies par exemple.
Quels sont les enjeux autour du plasma
Au cours des dernières années, les usages du plasma n’ont cessé de se diversifier et de s’amplifier. Le vieillissement de la population, l’augmentation des maladies chroniques ou encore l’évolution des pratiques médicales sont autant de facteurs expliquant l’explosion des besoins, qui crée une situation de distorsion entre l’offre et la demande de médicaments dérivés du plasma en France, comme dans de nombreux pays européen et dans le monde.
Si à ce jour en France, aucun patient nécessitant une transfusion sanguine n’a manqué du produit sanguin dont il avait besoin, la situation est différente concernant les médicaments produits à partir du plasma. Les diverses crises sanitaires et géopolitiques de ces dernières années ont mis en lumière l’enjeu de la souveraineté sanitaire de la France en médicaments dérivés du plasma.
Un enjeu sanitaire et éthique
Aujourd'hui dépendante d'autres pays pour assurer les besoins des malades en médicaments dérivés du plasma, la France doit développer la collecte de plasma afin de garantir le soin de ces malades en toute circonstance et tout en préservant son modèle éthique.
En France, l’EFS a le monopole de la collecte de plasma. Il cède le plasma destiné à la fabrication de médicaments au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB, détenu à 100% par l’Etat français). Néanmoins, pour couvrir les besoins de tous les patients en médicament dérivés du plasma, la France dépend en grande partie de l’étranger. Ainsi, 65% des immunoglobulines consommées en France proviennent des Etats-Unis et sont issues du don rémunéré, contraire au principe éthique de non marchandisation du corps humain défendu par la France.
La filière plasma : de la collecte aux médicaments dérivés du plasma
Une question éthique centrale au cœur du débat
Face à l’enjeu important que représente la collecte de plasma, la position de l’EFS est claire : si la question de l’approvisionnement en plasma est un véritable défi, elle ne peut être résolue au détriment de l’éthique. A l’inverse de ce qui se pratique dans certains pays (comme les Etats-Unis, mais aussi des pays européens dont la Hongrie, l’Allemagne ou la République Tchèque), le modèle français repose sur le principe éthique de non-marchandisation du corps humain : les dons de plasma ne sont pas rémunérés. La santé et la protection des donneurs et la sécurité de l’approvisionnement en sang et en plasma sont des priorités pour l’établissement.
Comment donner son plasma
En France, deux modes de prélèvement permettent de récolter du plasma :
- Lors d’un don de sang, le don « classique » proposé sur l’ensemble des lieux de collecte qui permet de récolter les globules rouges, les plaquettes et le plasma du donneur. Le prélèvement ne dure que 10 minutes. On peut donner jusqu’à 6 fois par an pour un homme et 4 fois pour une femme.
- Lors d’un don de plasma, l’EFS n’extrait que le plasma du sang du donneur et lui restitue les autres composants. Cette méthode permet de récolter deux à quatre fois plus de plasma que lors d’un don de sang. Le prélèvement, plus long, dure entre 45 et 60 minutes, ce qui permet au donneur d’avoir un moment au calme allongé pour prendre le temps de se reposer, de se connecter ou déconnecter. On peut donner jusqu’à 24 fois dans l’année ! Ce don ne s’effectue que dans les maisons du don.
- Don de sang, de plasma mais également de plaquettes peuvent s’alterner en respectant les délais suivants :
Quels sont les critères pour donner son plasma
Pour donner son plasma, il convient d’être en bonne santé et de remplir ces quelques conditions :
- Avoir entre 18 ans et 65 ans
- Peser plus de 55 kg pour un premier don de plasma
- Présenter une carte d’identité, comme pour tout autre type de don
- Respecter un délai de 2 semaines entre un don de plasma et tout autre don (sang, plasma ou plaquettes). Il est possible de donner jusqu’à 24 fois par an maximum.
Test d’éligibilité pour un don de plasma
Test d’éligibilité pour un don de sang
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