La recherche scientifique, c’est l’ensemble des actions mises en œuvre pour produire et développer les connaissances scientifiques. Comme un horloger avec sa montre, le chercheur en biologie essaie de comprendre comment chaque chose fonctionne et interagit dans son environnement pour pouvoir trouver des solutions lorsque la “montre biologique” est déréglée.
Rien de mystique dans le métier de chercheur, on part d’une problématique ou de quelque chose d’anormal, on observe, on fait des hypothèses et on expérimente pour définir et caractériser comment rétablir le cours normal des choses ou les améliorer. Le but est de maîtriser pour pouvoir soigner !
Qu’est-ce qu’on fait à Grenoble au juste ?
Dans notre jolie capitale des Alpes, la recherche tourne autour de deux axes : l’étude des produits sanguins destinés à la transfusion et le développement de nouvelles immunothérapies en onco-immunologie.
Axe 1
Lors d’un don de sang, on peut séparer les différents composants pour obtenir 3 produits : les globules rouges dans des Concentrés de Globules Rouges (CGR), le plasma et les plaquettes.
Les globules rouges contenus dans les concentrés de globules rouges produisent des vésicules extracellulaires, des sortes de petits sacs qui contiennent des informations permettant entre autres la communication entre les cellules de notre corps. Dans notre organisme, ces composés sont produits et peuvent être éliminés. Mais dans les produits sanguins qui sont stockés jusqu’à parfois plusieurs semaines, ils s’accumulent -faute de pouvoir être éliminés- et font donc partie du produit de transfusion.
- Un axe de recherche de l’EFS, consiste donc à déterminer si ces composés peuvent impacter l’organisme d’un patient transfusé en communiquant avec ses cellules. On a déjà pu déterminer que les vésicules interagissaient avec les cellules du patient transfusé après quelques heures mais on doit encore caractériser qu’est-ce que cela implique et quels sont leurs rôles : si elles favorisent la réponse immunitaire ou si elles la bloquent, dans quelles conditions cela se fait, si c’est systématique… Le but est de déterminer comment ces vésicules peuvent impacter chaque type de cellules dans ses fonctions.
Axe 2
Le cancer est le résultat d’une mal fonction des cellules de l’organisme qui prolifèrent de manière incontrôlée, formant ainsi des tumeurs. Ces tumeurs peuvent être définies comme bénignes, généralement sans gravité de par leur incapacité à former des tumeurs filles (métastases) ou malignes, car elles peuvent attaquer les tissus environnants et se propager.
Face à ces cellules tumorales, l’organisme met en place toute une réponse pour se protéger et éliminer le danger. Celle-ci implique une série d’étapes qui inclut la reconnaissance de marqueurs spécifiques des cellules tumorales, le signalement du danger et le recrutement de cellules immunitaires vers le site d’agression, la fixation puis l’élimination des cellules de la tumeur.
- De nombreux projets de l’EFS AuRA visent à comprendre chaque étape de cette réponse dans l’idée de trouver de nouvelles cibles et marqueurs tumoraux pour le diagnostic, comprendre la manière et le contexte dans lequel les cellules immunitaires peuvent reconnaître et initier une réponse immunitaire, déterminer comment le recrutement des cellules immunitaires se fait ou encore par quel moyen ces cellules peuvent reconnaître et éliminer les cellules tumorales.
Comment ?
En utilisant les PLER, on peut extraire tout un tas de cellules aux rôles divers et variés qui nous aident dans nos expériences : on isole ces cellules des autres composants du produit sanguin, on rajoute des vésicules extracellulaires extraites de CGR qu’on révèle avec des molécules fluorescentes et on observe comment elles se comportent au fil du temps. On peut également isoler certaines cellules majeures pour la réponse immunitaire anti-cancer et caractériser leurs fonctions en présence de cellules tumorales issues de biopsies de patients fournies par le CHU.
En donnant pour la recherche, le donneur devient un acteur majeur de notre compréhension de ces interactions et participe directement à un effort collectif qui vise d’une part à mieux comprendre et gérer les transfusions et d’autre part à créer de nouvelles thérapies anti-cancéreuses. C’est grâce à son don que l’on peut comprendre et améliorer le quotidien de chacun, pour leur garantir un futur plus sécurisé.