A l’EFS de Grenoble : Immunologie et Immunothérapie des Maladies Chroniques

Le laboratoire de recherche de l’EFS à Grenoble, intitulé « Immunologie et immunothérapies des maladies chroniques » est intégré au sein de l’Institut pour l’Avancée des Biosciences (IAB, associant l’Université de Grenoble Alpes [UGA], l’Inserm et le CNRS), qui travaille en étroite collaboration avec les cliniciens du CHU Grenoble-Alpes.
L'IAB « Institut pour l’Avancée des Biosciences» est un centre de recherche de renommée internationale de recherche biomédicale, qui héberge 19 équipes et groupes de recherche multidisciplinaires (300 personnes).
L'objectif partagé par toutes les équipes de l'IAB est d'améliorer la santé humaine en comprenant mieux comment l'environnement façonne le développement et le devenir des systèmes biologiques.

Le mélanome est un cancer de la peau de très mauvais pronostic s’il est détecté au stade métastatique. Ce cancer est néanmoins sensible aux immunothérapies qui permettent d’obtenir des régressions tumorales et des rémissions.
Néanmoins, certain·es patient·es restent en échec thérapeutique. La caractérisation de l’état du système immunitaire de ces malades afin de comprendre quelles sont les dérégulations induites par la tumeur est une thématique majeure du laboratoire.
Ainsi, nous avons pu montrer que les cellules dendritiques, qui sont les cellules initiatrices et coordinatrices des réponses immunes présentent des altérations majeures dans leur fonction, en comparaison avec des cellules dendritiques de donneurs volontaires sains qui servent de référence.
Nos travaux de compréhension des mécanismes biologiques impliqués se poursuivent, avec des études de l’expression de molécules portant des motifs sucrés à la surface des cellules tumorales, qui pourraient interagir avec des récepteurs spécifiques présents sur les cellules dendritiques. Ceci aboutirait à la dérégulation des fonctions de ces cellules. Un autre axe de recherche vise à analyser les dérégulations du métabolisme des cellules immunes dans l’environnement tumoral. En effet, la disponibilité de nutriments, et les modifications biochimiques de ce milieu particulier pourraient participer à la dérégulation des réponses immunitaires observées.
L’ensemble de ces travaux a pour objectif final, en se basant sur l’identification de mécanismes d’échappement au contrôle du système immunitaire, de pouvoir rétablir des réponses fonctionnelles, en levant ces freins à une immunité antitumorale efficace.
Ainsi, par exemple, un essai clinique de vaccin thérapeutique a été développé dans ce cancer, basé sur l’utilisation d’une lignée de cellules dendritiques développée au laboratoire.
 

L’expertise du laboratoire initialement développée dans le mélanome est appliquée à la compréhension des dérégulations de l’immunité dans d’autres maladies chroniques. Nous avons ainsi pu décrire par exemple les altérations du recrutement des cellules dendritiques dans une tumeur de l’enfant (le neuroblastome), ou encore les mécanismes de subversions des cellules dendritiques induites lors d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B.
Des projets en cours dans le domaine de la greffe d’organe visent à analyser l’impact des traitements immunosuppresseurs sur les cellules dendritiques. L’objectif est de mieux utiliser ces traitements afin d’éviter une sur- ou sous-immunosuppressions dont les conséquences sont graves pour la santé des malades et la survie de leur greffon.

Quelle que soit la pathologie sur laquelle nos études se focalisent, quelle que soit la cellule immune ou la molécule que nous étudions, nous avons besoin de valeurs de référence établies à partir de prélèvements issus des dons généreux de volontaires sains.
Nous pouvons aussi avoir besoin de mettre au point des expériences, de vérifier leur reproductibilité, avant de pouvoir appliquer les protocoles développés aux cellules provenant des malades présentant la pathologie étudiée.
Les cellules ou le plasma extraits à partir des dons des « bénévoles recherche » sont préparés au laboratoire, et congelés en vue de leur utilisation au fil des besoins des différents projets de recherche menés par les chercheur·euses du laboratoire.